Trogarzo® : possibilité de prescrire le traitement malgré le retrait du marché européen par le laboratoire Theratechnologies
Le 27 avril 2022, le laboratoire Theratechnologies annonçait par communiqué de presse le retrait de Trogarzo® du marché européen. Une décision vivement décriée par le TRT-5 CHV, qui mettait un terme aux négociations de fixation du prix en cours avec le Comité économique des produits de santé (CEPS) et à l’autorisation d’accès précoce[1] dont le traitement bénéficiait.
Premier anticorps monoclonal ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché pour le traitement du VIH, Trogarzo était alors positionné comme solution de recours prescrite en association avec d’autres traitements aux personnes vivant avec une souche du virus multirésistante. L’annonce de sa non-commercialisation avait suscité des craintes chez les personnes vivant avec le VIH disposant de peu d’options thérapeutiques, les privant d’une ultime possibilité de suppression virale.
L’accès à ce traitement reste néanmoins possible. D’une part Theratechnologies est tenu d’assurer la mise à disposition de son produit pour les personnes qui en bénéficiaient dans le cadre de l’autorisation d’accès précoce, et ce jusqu’au 15 novembre 2023. Cet engagement, inscrit dans la loi, a été facilité par la fourniture du Trogarzo® par le laboratoire à titre gracieux.
Pour les personnes qui ne bénéficiaient pas du Trogarzo® dans le cadre de l’autorisation d’accès précoce, l’autorisation d’accès compassionnel[2] rend possible sa prescription. La démarche à suivre par les médecins pour prescrire le Trogarzo® via cet accès est décrite sur le site de l’ANSM. Elle fait intervenir le laboratoire WepClinical, repreneur des droits d’exploitation du traitement depuis janvier 2023.
Faut-il dès lors considérer le retrait du Trogarzo® du marché européen comme sans conséquence ? Non. La commercialisation des traitements est un gage d’accès pérenne, moins couteux, car avec un prix négocié entre l’Etat et les laboratoires. D’autre part, l’information sur la possibilité de prescrire via un accès compassionnel ne parvient pas toujours aux médecins, comme a pu le constater notre collectif.
[1] Anciennement nommée ATUc, autorisation permettant de mettre à disposition anticipée aux traitements à fort potentiel engagés dans un processus de commercialisation jusqu’à ce celle-ci soit effective, qui avait été délivrée au Trogarzo.
[2] Anciennement nommée ATUn, autorisation d’accès dérogatoire réservée aux traitements n’ayant pas vocation à être commercialisés en France